Les Chroniques de Régine

Dans une période de crise, la recherche de solutions oblige à ouvrir son horizon et depuis quelque temps il semble que le monde de l'entreprise cherche à  regarder du côté des femmes mais pas n'importe quelle femme, celles qui ont le pouvoir. 

Y-en-a-t-il ?

Au niveau politique, sur les 20 dernières années, il y a eu quelques tentatives pour féminiser la profession . D'Edith Cresson, 1^ère femme premier ministre durant une petite année ( mai 91 - avril 92 ), aux "jupettes" où  durant 6 mois de l'année 1995 le gouvernement d'Alain Juppé était composé de 12 femmes sur les 43 membres, des efforts ont été consentis aussi bien à droite qu'à gauche pour intégrer le sexe féminin en politique et rendre La France un peu plus performante dans ce domaine . La France a d'ailleurs eu sa candidate à l'élection présidentielle et il y a eu certains gouvernements où le taux de féminisation frôlait les 30% ( gouvernement Jospin (28% ) - Raffarin 2 (26%) ) mais à part Simone Veil qui reste une femme politique emblématique, peu ont marqué les esprits.

Au niveau des entreprises, même constat, les femmes sont peu présentes dans les comités de direction ou dans les conseils d'administration des entreprises du CAC 40 où seulement 8,8% des sièges sont occupés par des femmes. Il est à noter que 65,3 % des femmes de 15 à 64 ans sont actives contre 74,6% d' hommes . Tout n'est quand même pas perdu car certaines ont atteint des sommets en dirigeant des mastodontes de l'industrie française.

Malgré tout, féminiser les instances de décision semble ne pouvoir plus rester au stade de volonté et devenir une urgence au regard du projet de loi qui imposerait un quota de 40% de femmes administrateurs d'ici 5 ans.

Pourquoi une loi ? Les expériences actuelles où les femmes sont au pouvoir n'ont-elles pas convaincu que leur présence était indispensable ? 

Si je me réfère aux participants masculins lors d'un débat au salon du développement durable sur " comment l'entreprise peut tirer profit des valeurs féminines ?", il s'avère selon leur expérience que la non présence des femmes au sommet des institutions serait du au fait qu'en gravissant les échelons, elles perdent leurs valeurs féminines et deviennent de véritables hommes . Ce qui est important n'est pas le sexe du décideur mais plutôt la volonté de mettre en avant des valeurs féminines pour gouverner une entreprise ou un état. 

Je trouve cette analyse pertinente car d'une part les hommes peuvent aussi être porteurs de ces valeurs féminines , ouf car ils sont nombreux au pouvoir. Et il est vrai qu'en regardant des femmes de pouvoir, souvent on se dit " c'est un vrai mec" et ce n'est pas dans la course pour ressembler aux hommes que les femmes trouveront la place nécessaire pour penser différemment mais en assumant et faisant respecter leurs valeurs féminines. 

Mais alors, une fois de plus, c'est quoi ces valeurs féminines ?